Entrée en vigueur en janvier 2024, la CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) redéfinit la manière dont les entreprises rendent compte de leur performance durable.
Progressivement concernés depuis la mise en place de la directive, les professionnels du BTP sont désormais tenus de revoir leurs pratiques en matière de développement durable. Émissions de gaz à effet de serre, choix des matériaux, gestion des ressources énergétiques, gouvernance… Tous les indicateurs clés de durabilité doivent être mesurés, suivis et intégrés dans un rapport de durabilité.
Loin d’être une simple formalité réglementaire, la CSRD devient ainsi un levier de pilotage stratégique, plaçant la transparence, la performance environnementale et la responsabilité sociale au cœur de la compétitivité du BTP.
La CSRD, de quoi parle-t-on ?
La CSRD est une directive européenne qui remplace la précédente directive NFRD (Non-Financial Reporting Directive) et qui a considérablement élargi le périmètre des entreprises concernées. Ce sont désormais plus de 50 000 entreprises de tous secteurs, qui doivent publier un rapport de durabilité pour répondre aux prérogatives de cette norme.
L’objectif ? Harmoniser et fiabiliser les données extra-financières pour mieux mesurer les impacts réels des entreprises sur la société et l’environnement.
Chaque entreprise doit donc publier un reporting conforme aux European Sustainability Reporting Standards (ESRS), basé sur quatre piliers :
Gouvernance
Stratégie
Gestion des risques et opportunités
Indicateurs de performance ESG.
Le tout sous format numérique XHTML, avec dépôt obligatoire sur la plateforme européenne ESAP (European Single Access Point), pour plus de transparence et une meilleure comparabilité.
En quoi le secteur du BTP est-il concerné par la CSRD ? (H2)
Sur le plan de l’impact environnemental, le secteur du BTP est l’un des plus imposants en Europe. Il représente à lui seul :
40% de la consommation énergétique européenne.
Près de 36% des émissions de CO₂ produites.
Des chiffres qui en disent long sur l’ampleur du défi à relever. C’est précisément pour répondre à cet enjeu que la CSRD incite aujourd’hui les professionnels du secteur à réinventer leurs pratiques, en s’appuyant sur plusieurs leviers clés.
Réduction de l’empreinte carbone du BTP
Les professionnels du BTP doivent établir un plan de transition climatique (ESRS E1), détaillant leurs engagements pour améliorer l’impact environnemental des chantiers :
La réduction de leurs émissions directes et indirectes de gaz à effet de serre (scopes 1, 2 et 3) ;
L’amélioration de l’efficacité énergétique sur les chantiers et bâtiments ;
La promotion de l’usage de matériaux bas carbone et recyclés.
Gestion circulaire des ressources sur chantier
La CSRD impose également la traçabilité des matériaux utilisés sur l’ensemble de la chaîne de valeur, du fournisseur jusqu’au chantier final.
Les entreprises doivent œuvrer et prouver leurs efforts en matière de réduction, de réemploi et de recyclage des matériaux de construction, en intégrant le concept d’économie circulaire dans leurs opérations.
Chaîne d’approvisionnement responsable
Le reporting demandé dans le cadre de la CSRD ne se limite pas qu’à l’entreprise qui doit le produire : elle s’étend également aux sous-traitants et partenaires de celle-ci : pour certains grands groupes, il sera nécessaire de collecter et publier les données ESG de l’ensemble de leur écosystème, incluant les PME et les artisans.
Comment la CSRD structure le reporting durable du secteur du BTP ?
La CSRD ne se limite pas à un simple exercice de transparence : elle impose aux professionnels du BTP de structurer et de fiabiliser leur démarche de durabilité à travers des indicateurs précis et mesurables.
La double matérialité
C’est LA grande nouveauté du reporting CSRD par rapport à la NFRD. Les entreprises de la construction doivent intégrer et évaluer deux dimensions complémentaires :
L’impact de leur activité sur l’environnement et la société (matérialité d’impact) ;
L’impact des enjeux environnementaux, sociaux ou réglementaires sur leur activité économique (matérialité financière).
Cette analyse croisée offre une vision à 360°, qui permet d’identifier à la fois les risques (hausse du coût des matériaux, raréfaction des ressources, contraintes carbone) et les opportunités (innovation verte, labels, appels d’offres durables) de l’entreprise sur le marché.
Une vérification externe obligatoire
Le rapport de durabilité doit nécessairement être audité par un organisme tiers indépendant — commissaire aux comptes ou société accréditée — afin de garantir la fiabilité des informations publiées.
Ce contrôle sera progressivement renforcé : d’ici 2028, le niveau d’exigence passera d’une assurance modérée à une assurance raisonnable, marquant un nouveau standard de rigueur pour les données ESG.
Une gouvernance durable
La durabilité devient également un enjeu stratégique de gouvernance. Les dirigeants sont légalement responsables de la conformité du reporting, et les comités d’audit devront suivre la performance ESG avec la même attention que la performance financière.
Cette évolution place la responsabilité sociale et environnementale au cœur de la stratégie décisionnelle des entreprises du BTP.
Quels sont les avantages et les défis pour les professionnels du BTP ?
Répondre aux prérogatives de la CSRD, c’est accepter un changement de paradigme : celui d’un secteur qui passe d’une logique de conformité à une logique de performance durable.
Une transformation coûteuse et exigeante, mais qui peut dégager des opportunités aux professionnels du BTP prêts à s’engager et à jouer le jeu.
Quels défis ?
La complexité du reporting et la nécessité de collecter des données ESG fiables sur toute la chaîne de valeur dans un secteur qui multiplie les sous-traitants (artisans du bâtiment, loueurs de matériel de chantier…).
L’investissement initial dans les outils numériques, la formation et la structuration des process internes pour mesurer les performances, les analyser et les restituer dans le rapport de durabilité.
Le risque de sanctions en cas de non-conformité : des amendes pouvant aller jusqu’à 75 000€ et des sanctions pénales pour les dirigeants en cas de fraude ou de non-transmission des données.
Quelles opportunités ?
Une meilleure transparence et une plus grande confiance des investisseurs et partenaires envers la société concernée.
Une réelle valeur ajoutée dans les appels d’offres publics ou privés.
Un impact environnemental des chantiers réduit : réduction des émissions de gaz à effet de serre, une meilleure efficacité énergétique des chantiers, la réduction des coûts et des déchets à moyen terme/long terme.
Une meilleure attractivité RH grâce à un engagement clair en matière de durabilité.
CSRD et BTP : une contrainte qui devient un levier stratégique
La CSRD transforme une contrainte réglementaire en opportunité de performance durable. Pour les professionnels du BTP, elle marque une évolution vers :
une traçabilité complète des matériaux ;
une gouvernance plus responsable ;
et une gestion énergétique optimisée à toutes les étapes du chantier.
C’est aussi une chance de mieux valoriser les démarches RSE déjà engagées et de s’aligner avec les objectifs du Pacte Vert européen.
La CSRD appliquée au BTP redéfinit la responsabilité des entreprises du secteur : elles ne peuvent plus se contenter de construire, elles doivent désormais rendre des comptes sur la manière dont elles construisent. En intégrant la durabilité à chaque maillon de la chaîne — des matériaux à la gestion énergétique — le BTP se donne les moyens de bâtir un futur plus responsable, résilient et compétitif.
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